L’abstraction lyrique de Kandinsky

Quand apparaît l’abstraction lyrique :

Wassily Kandinsky, premier peintre abstrait et théoricien de l’art non figuratif, réalise sa premier œuvre en 1910. C’est un tournant dans la peinture abstraite. Ce peintre est imprégné par l’impressionnisme et la musique romantique de Wagner. C’est par la théorie de la couleur que Kandinsky aboutit à l’abstraction. Sa principale question lorsqu’il peint est de se demander par quoi remplacer l’objet, le sujet figuratif qui a disparu. C’est par la spiritualité que la recherche picturale de l’artiste s’effectue.

Première oeuvre abstraite :

Cette première œuvre abstraite de 1910, une aquarelle, est l’expression directe et souveraine d’une émotion immédiate où toute forme de référence au monde extérieur est délibérément inexistante. Le but de la peinture telle que Kandinsky la définit, est « de trouver la vie, de rendre perceptible ses pulsations, d’établir les lois qui les régissent ». De son art lyrique émerge dans les années vingt, d’autres arts lyriques issus des talents américains et français. Ces arts vont évoluer à travers le temps sous le nom d’art informel (peinture gestuelle ; tachisme ; calligraphie ; nuagisme ; etc…).

Reconnaître ce mouvement :

Dans l’abstraction lyrique, les œuvres sont de petits formats quand il s’agit d’aquarelles, croquis et esquisses. L’aquarelle permet la spontanéité de l’émotion créatrice. Parfois, Kandinsky utilise une règle ou un compas. Les toiles, en revanche, sont de grandes dimensions et peintes à l’huile. Le sujet de ses œuvres abstraites s’appelle « puissance d’émotions » et il en parle comme d’une « nécessité intérieure » de la peindre.

Le mouvement général de la composition est scandé par des flèches, des traits noirs parfois rotatifs. L’artiste met en scène des lignes droites et des courbes mais très rarement des lignes brisées.

Pour la première fois dans la peinture, le blanc a le même rôle que les autres couleurs. Le blanc met en valeur les formes tout en étant un élément à part entière. Pour le peintre, les couleurs agissent sur tout le corps humain. C’est pourquoi, il attribut à chaque couleur un caractère (dynamique, triste, indifférent…) ainsi qu’un pouvoir (calmant, apaisant, réfléchit…). Il met en relation les caractéristiques des couleurs avec les caractéristiques des formes (les formes pointues vont bien avec des couleurs chaudes comme le rouge ; les formes rondes avec des couleurs froides comme le bleu…). Dans ces œuvres, les couleurs vives foisonnent et débordent des limites des objets abstraits représentés.

Bibliographie : Fride, Carrasat, Marcadé. 1993. Source : Comprendre et reconnaître les mouvements dans la peinture. France Loisir